Le 24 Juin 1917
Mon petit Coco chéri,
Hier soir, je n’ai rien reçu comme d’habitude, aussi j’avais un peu le cafard mais je m’empresse de te dire que ce matin, j’ai eu ta gentille lettre du 21 qui a remis les bonnes idées en place. Je deviens joliment difficile !!! Si je n’ai pas ma lettre du soir, ça ne va plus.
Je t’écris un peu vivement car j’attends Marie-Louise et lorsqu’elle va arriver, je ne pourrai plus rien faire.
Je suis de ton avis ! Tu serais bien moins à plaindre si tu n’étais pas si loin. Mais je crois que tu te moques un peu de moi et de mes dents ! Est-ce que je me trompe, dis mon Lou ? Je ne me vois pas déboucher la bouteille avec mes dents. Elles y seraient restée !!! Elles préfèrent quelque chose de plus doux…
Ça me fait penser que cette nuit, j’ai rêvé quelque chose dans ce goût-là, mais c’est si joli que je ne te le raconte pas.
C’est ton lieutenant qui te fait rentrer si gentiment dans un Bessonneau ! Il va un peu fort. Tous mes compliments à l’élève. Heureusement qu’il ne vous est rien arrivé sans quoi, il aurait eu le même châtiment que j’ai promis à ton mécano.
Là-dessus, je te quitte pour aller veiller mon déjeuner.
En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon Aimé les plus tendres baisers de celle qui t’adore,
Mino