Bouquet de lilas

Paris, Le 11 Janvier 1916

Mon petit chéri,

J’ai reçu tout à l’heure ta gentille photo qui m’a fait grand plaisir. Elle est beaucoup mieux que la première, mais malgré tout, elle ne vaut pas l’original. Je t’aime encore mieux sur celle où tu es avec moi, c’est plus toi. Tu ne les verras que dans quinze jours. Tu pourras comparer.

Ce matin, tes parents sont passés en voiture devant la maison pour conduire ton frère à la gare de Lyon. Mon père les a vu. Moi, j’étais encore couchée, j’ai simplement entendu la trompe. comme je dormais, je me suis imaginée que j’étais en train de rêver et que c’était toi qui arrivait. Mais malheureusement non. Il faut te dire qu’il était 7h1/2 aussi pour une paresseuse comme moi, c’était un peu tôt.

As-tu reçu la photo que je t’ai envoyé ? Tu ne me parles pas si tu as reçu des lettres de moi à ton arrivée. Pourtant, il devait y en avoir quelques unes ?

lilasCe soir, je suis encore toute désolée, mais c’est moins grave que la dernière fois. Ton joli bouquet de lilas est complètement fané et j’ai été obligé de le jeter. Pauvres fleurs ! Cela m’a fait de la peine. C’était encore un peu de toi qui me restait. Vestige de notre bonheur écoulé !!

J’espère que ta santé est toujours bonne.

En attendant de tes nouvelles, je t’envoie mon petit chéri mille de mes plus doux baisers.

Celle qui t’adore,

Germaine

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