Robert a les pieds gelés

Paris, Le 22 Novembre 1915

Mon petit Loulou aimé,

J’attendais une gentille lettre de toi aujourd’hui, mais je n’ai rien reçu, cela sera pour demain. J’espère que ta santé est toujours bonne, malgré le froid.

J’ai passé l’après-midi chez la soeur de Robert Sut. J’ai su par elle qu’il se plaignait beaucoup du changement de température. Il est toujours en Argonne où beaucoup de neige est tombée. Il a parait-il les pieds gelés. Et toi mon petit chéri ? Que deviens-tu ? J’espère que tu es toujours au repos. Et qu’avant de retourner en ligne, tu vas te dépêcher de venir me voir ? Je crois que s’il ne tenait qu’à toi, tu ne serais pas long à venir. Enfin, je ne désespère pas de te revoir bientôt.

Dans cet espoir et dans l’attente de tes bonnes nouvelles, je t’embrasse mon petit chéri, bien câlinement.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

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