Paris, Le 20 Novembre 1915
Petit Loulou,
Je viens de recevoir à l’instant ta mignonne lettre du 16.
Je suis un peu jalouse de ton colonel. Il a vraiment de la chance ! J’aurai bien voulu être à sa place. S’il était gentil, il devrait te donner une petite permission qui serait des mieux accueillies ! Et qui nous permettrait de donner un petit acompte à notre dette. Je lui en serais éternellement reconnaissante. Ne penses-tu pas comme moi ?
En ce moment, je ne pense qu’à ça. C’est à un tel point que lorsqu’il vient quelqu’un à la maison, je m’imagine que c’est toi, qui vient me surprendre. Tu vois à quel point je suis folle.
Tu me fais rire en disant que dans ta citation il me revient une part. Est-ce moi qui ai mené l’officier à ton colonel ? Je ne crois pas. Tu es trop gentil de m’attribuer une part de ton mérite.
Vais-je bientôt recevoir la photo en question ?
J’espère que ma lettre te trouvera toujours au repos et en parfaite santé. Dans cet espoir et en attendant de tes bonnes nouvelles, je t’envoie mon bien-aimé les plus doux baisers de ta petite,
Germaine