Le Camp Canadien

12/08/1918 : Heureusement, le canadien était là à dîner, il nous a encore bien fait rire. Il nous a invité à aller déjeuner dans son camp qui se trouve à 4km d’ici. Nous serons servis par des noirs et nous mangerons de la cuisine noire. Cela va être tordant. Nous nous faisons une fête d’y aller.

13/08/1918 : Aujourd’hui, nous devons aller dans un bois sur la route d’Alençon (…). Je te quitte pour partir au fameux bois sur la route d’Alençon.

14/08/1918 : Hier, nous avons été dans le bois en question. Nous avons vu une exploitation d’arbres par les canadiens et les noirs. C’est très curieux. Nous nous serions crus transportés de l’autre côté de l’Atlantique. Avec ça, ils ont tous des cris de sauvages. On dirait des Peaux-Rouges. Lorsqu’ils se mettent en selle, ils poussent un hi-hi-hi assourdissant. Absolument des bêtes féroces. Aussi, en partant, une fois sur nos bicyclettes, nous en avons fait autant. Tu penses si nous avons eu du succès. Nous avons assisté à la chute de gros arbres. C’est vraiment impressionnant. Cela fait un fracas de tonnerre.

 15/08/1918 : Demain, déjeuner au camp des Canadiens (…) Tout le pays sait que nous sommes invités au camp Canadien. C’est tout une affaire d’Etat ! Aujourd’hui, il fait encore très chaud. Pourvu que nous n’allions pas à bicyclette. Ce que je suis flemme !

16/08/1918 : Un petit mot en courant. Je suis très en retard. Nous partons déjeuner au camp des Canadiens.