Ça presse à nouveau

Le 26 Décembre 1917

Petit Loul chéri,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 23 et j’espère que vous avez passé un bon réveillon.

Je suis heureuse de savoir que tu penses toujours venir vers la fin de Janvier. Je voudrais déjà y être. Aussi, je compte les jours avec impatience. Si tu viens le 18, cela fait encore 23 jours. Comme cela va être long pour un bébé. Enfin, il restera bien sage jusqu’au bout.

Hier soir, dans La Liberté, j’ai trouvé un petit article épatant qui m’a remplie d’aise. Aussi, je me suis empressée de le découper afin de te le communiquer. Comme ça serait chic si c’était vrai. Dis-moi mon Loul chéri ? Comme je voudrais que tu me dises vou-vouy.

Hier, pour mon Noël, je suis restée toute l’après-midi à attendre Marie-Louise  et elle n’est pas venue. Aussi, j’étais furieuse contre elle. Je me suis ennuyée quelque chose de pépère. Je me demande ce qui a bien pu l’empêcher de venir. Elle aurait pu tout au moins me prévenir. Lorsque je la reverrai, je vais lui en compter pour deux sous.

Ma femme de ménage est rentrée d’hier et elle vient à la maison tantôt. Aussi, je n’en suis pas fâchée.

Sur ce, je te quitte petit Loul pour aller bien vite travailler. Ça presse à nouveau. Au moment où on n’y pensait le moins, il est arrivé plein d’ouvrage.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon Aimé une foule de caresse de ta

Mino

 

 

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