Le 18 Juin 1919

Mon petit Loul chéri,

Je t’écris un petit mot bien vivement. Figure-toi que ce matin, je me suis lancée dans la couture. J’ai voulu me faire un corsage et la matinée est passée sans que je m’en aperçoive. A onze ½, je me suis aperçue de l’heure, je n’étais pas lavée et mon ménage pas fait, tu penses si j’ai dû me dépêcher. Je viens de déjeuner et je vais chez le dentiste. J’ai reçu hier matin ta mignonne lettre du 14 ainsi que celle de M. Borderel. Je l’ai remise à ton père ce matin.

J’espère que tu es toujours en bonne santé et que tu ne t’ennuie pas de trop. Moi je trouve le temps long ! Je te quitte petit chéri en t’envoyant les plus douces caresses et les plus câlins baisers de ta petite gosse qui t’aime bien bien fort.

Mino