Moniteur

Le 2 Juin 1919

Mon petit chéri,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 28. Voilà mon Loul moniteur à présent ! Si seulement ces jeunes pilotes venaient te remplacer, ça serait épatant. Je doute fort te voir cette semaine ! Du train où ça marche, je crois que les préliminaires ne seront pas signés encore cette semaine. Aussi j’ai bien peur que tu ne puisses t’esquiver.

Hier, nous avons été à Meaux et nous avons été voir Pierre en revenant. Il pense venir Mercredi ou Jeudi pour une huitaine de jours. Il fait une chaleur dans sa baraque en ce moment, c’est effrayant. Le marin a de nouveau des hommes à présent, aussi ça marche mieux. Ils font la popote et celle de Pierre. Lorsque nous sommes arrivés, Pierre se préparait à leur faire une mousse au chocolat ! Il m’a dit qu’il t’avait écrit pour ses chaussures.

A 100 mètres de sa baraque, nous avons écrasé une poule, aussi son patron qui était là n’était pas content. Nous croyons qu’elle n’avait que la patte cassée !

La route que nous avons prise pour revenir est épatante ! Des petits pavés jusqu’à la porte de Pantin. Nous faisions une moyenne de 50. Tu vois si elle est bonne !

As-tu des nouvelles de Marcel ? Voilà plusieurs jours que je voulais leur écrire et je n’ai pas trouvé un moment. Ils doivent se payer de la moto en ce moment !

J’espère petit chéri que tu es toujours en bonne santé et que tes visites à la piscine te font beaucoup de bien. Dans cet espoir et dans l’attente de te voir bientôt, je te quitte mon tout petiot Aimé en t’embrassant le plus tendrement que je t’aime.

Ta petite gosse qui trouve le temps bien long sans toi,

Mino

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