“J’ai failli y rester”

Le 15 Avril 1918

Mon Loul que j’aime,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 12, et j’ai été bien effrayée lorsque j’ai appris que tu avais couru tout ce danger. Ces mots : ” j’ai failli y rester “ m’ont retournée. Heureusement, je me suis remise tout de suite. Sans quoi le cafard aurait fait son apparition.

Mon pauvre Loul, comme je voudrais te savoir à un autre endroit que tu es en ce moment. Je tremble à chaque instant pour toi. Malgré ça, je reste assez calme et toujours confiante dans l’avenir.

Tu m’excuseras si je t’écris un tout petit mot aujourd’hui, Marie-Louise part ce soir rejoindre sa mère. Elle est venue déjeuner une dernière fois avec nous et tantôt, je vais avec elle l’aider à faire ses derniers préparatifs. Aussi, tu m’excuseras si je passe si peu de temps près de toi, mais elle est très pressée. Demain, je compte bien me rattraper.

Ça m’ennuie beaucoup de la voir partir. Après l’avoir eu près de moi, je m’étais bien habituée à ce genre de vie. Enfin, il fallait m’y attendre.

Au revoir mon Loul, et reçois de ta gosse qui t’aime de tout son coeur des millions de bien tendres baisers,

Mino

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