C’est entendu

Le 16 Août 1917

Petit Lou chéri,

Ce matin, je n’ai rien eu au courrier. aussi je suis déçue. J’aurai sans doute ma lettre tantôt mais je ne serai pas là. Nous allons au bois de Vincennes. Ça ne fait rien, je l’aurai ce soir.

Ce matin, Suzanne a reçu une lettre d’Yvonne Clochez. C’est entendu avec son amie, elle me prend en pension chez elle. Elle m’attend avec impatience. Aussi, je n’ai plus qu’à décider la date de mon départ. Monsieur Sevette me disait tout à l’heure que je devrais partir demain ! Non, pas si vite. On est aujourd’hui Jeudi, je ne partirai pas avant Lundi ou Mardi. Je vais téléphoner à mon père tout à l’heure pour nous entendre et je te fixerai le jour dans ma lettre de demain.

Malgré tout, je ne partirai pas très tranquillement, peu que tu viennes… et que je ne sois pas là. Je n’ai pas encore reçu la lettre où je te demandais conseil. C’est peut-être celle-là que je recevrai ce soir. De toutes façons, je partirai tout de même. On m’a promis de me prévenir aussitôt si tu venais. Toi de ton côté, je sais bien que tu en feras autant.

En espérant que ma lettre te trouvera en bonne santé, je te quitte mon petit chéri, car Madame Sevette attend ma place pour écrire à Pierre. Reçois mon petit Loul Aimé les plus tendres baisers de celle qui t’adore,

Mino

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