Le temps s’en mêle

Le 19 Avril 1917

Mon petit Lou Aimé,

Depuis ce matin, je guette impatiemment le courrier. Malheureusement, je n’ai pas été favorisée et je n’ai rien reçu de toi. Je ne m’en étonne pas outre mesure puisque tu m’as prévenue. Malgré tout, je suis bien inquiète et je voudrais être déjà à demain pour savoir si je serai plus heureuse. Je l’espère bien. Comme j’espère du reste que tu es toujours en excellente santé.

Le temps avec ça s’en mêle. Il n’arrête pas de pleuvoir à mon grand chagrin, en pensant à toi qui n’a qu’une pauvre petite tente pour t’abriter.

Enfin, j’espère que demain je recevrai une gentille lettre qui me tranquillisera un peu.

Dans cet espoir, je t’envoie mon petit Lou adoré les plus douces tendresses de celle qui ne pense qu’à toi,

Mino

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