Le 18 Octobre 1916

Petit Lou chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 17 et je suis contente de te savoir moins triste. Je souhaite qu’il fasse soleil tous les jours puisque mon petit chéri s’ennuie moins. Moi c’est à peu près pareil tous les jours malgré tout, j’ai moins le cafard, je me suis faite une raison pour les permissions. Qu’est-ce que tu veux, tout le monde dit que c’est momentané, aussi j’espère !!!…

Tu mes demandes des nouvelles de mon père ? Tu sais, c’est toujours la même chose. En ce moment il est fort enrhumé, et ne se plaint pas de son entérite. J’ose espérer que cela ira mieux à présent. Tu sais, je m’efforce d’être comme tu le désires avec lui. Aussi j’en ai de bons résultats comme tu l’espérais, mais ce n’est pas sans mal, mon vilain caractère prenant toujours le dessus. Enfin, j’arrive tout de même à être plus gentille. Hier soir, ça a manqué d’aller mal, il parlait photo et je trouvais qu’il avait tort, mais je lui ai vite donné raison en pensant à toi et à ce que tu m’avais dit. Que ne ferais-je pas pour toi ! Surtout pour te faire plaisir. Aussi tu verras comme je vais devenir gentille, et grâce à toi !

J’espère que ta santé est toujours bonne et que t’ennuies moins. Est-ce que mes photos t’ont un peu distrait ? J’espère que oui.

En attendant une gentille lettre de toi demain, je termine mon petit Lou adoré en t’envoyant mes plus doux baisers.

Celle qui pense sans cesse à toi,

Germaine