Oubli de chandail

Paris, Le 17 Janvier 1916

Mon pauvre petit chéri,

Je viens de recevoir ta gentille lettre du 15. Tu me dis que tu es enrhumé. Je parie que c’est de  ma faute. Je t’ai pris tout ton temps au moment de ton départ, et je suis sûre que c’est à cause de moi que tu as oublié ton chandail. Sans ce dernier, tu auras dû prendre froid et des suites de ça, un bon rhume. Enfin, je me console en pensant que tu te soignes à peu près bien, mais malgré tout, je m’en veux que tu aies oublié ton chandail. J’espère que lorsque tu recevras cette lettre, ce vilain rhume sera complètement guéri. Tu as voulu m’imiter.

Aujourd’hui Lundi, je n’ai pas été chez toi. J’ai une forte migraine, en plus de ça, je n’y aurais pas été. J’aurais peur de déranger tes parents en y allant trop souvent. J’ai entendu la voiture passer à 7 heures. C’était sans doute ton père qui allait reconduire Mademoiselle Loulou.

Tu me demandes si mon cafard maigrit ? Oui un peu. il a eu bien du mal à s’en aller.

J’espère que ma lettre te trouvera en meilleure santé. Je m’en voudrais beaucoup si je savais que réellement ce soit moi qui soit la cause que mon petit Loulou soit enrhumé. Comme remède, je t’envoie mon petit chéri mille doux baisers, ce qui est très bon pour le rhume. Ayant eu le bonheur de goûter à ce remède, je t’en vante l’efficacité.

Celle qui pense sans cesse à toi,

Germaine

rhume-17-1-16

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