Pensées porte-bonheur

langage fleurs 12

Paris, Le 28 Mai 1915

Mon Loulou chéri,

J’ai reçu deux petits mots de toi, un hier et l’autre aujourd’hui. Ces repos que tu as durent vraiment peu de temps. On devrait vous donner 1 mois comme vous avez eu au mois de Janvier. Cela ne vous ferait pas de mal je crois.

J’ai rencontré ce matin une compagnie de soldats en civils qui partait dans un dépôt. Figure-toi que je revenais du marché et que j’avais un gros bouquet de pensées. Tous ces soldats m’ont demandé chacun une fleur, chose que j’ai donné avec grand plaisir. Le caporal qui les conduisait ne s’est pas fâché, de voir ces hommes sortir des rangs. Ils m’ont remercié en me disant que cette petite fleur leur porterait surement bonheur. Ce que je leur souhaite de tout coeur.

Comme il m’en reste encore, je t’en envoie une pour qu’elle produise le même effet qu’à tes camarades. De plus, j’y dépose de doux baisers pour toi. Tu les trouveras sur chaque pétale.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

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