Plus qu’hier, moins que demain

Paris, Le 18 janvier 1915

Mon Loulou chéri,

Je t’envoie la photo promise, qui est à peu près réussie. Tu me diras si elle te plait ? Voilà ton cher désir exaucé ! Es-tu content ?

tabouret

Lorsque tu auras passé de mauvaises journées et que tu seras très fatigué, prend ma photo et je suis sûre qu’en voyant mon image te sourire en ayant l’air de te dire “Courage, je t’aime et t’attend” tu oublieras tes fatigues pour songer à plus tard. D’ailleurs, je sais très bien que tu n’as pas besoin de photo pour penser à moi, je m’en aperçois dans tes mignonnes lettres, et surtout dans ta dernière qui maintenant ne me quitte plus. Le jour dans mon sac ; la nuit sous mon oreiller.

Depuis ta belle lettre, je suis très rêveuse et je prends souvent ma tête dans mes mains pour penser à toi et au bonheur futur de ma vie qui s’écoulera près de toi. Chaque matin en me réveillant, ma première pensée est pour toi et je prononce cette phrase : “Je t’aime mon Loulou chéri, aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain”.

Quand est-ce que j’aurai le bonheur de te dire toutes ces choses si gentilles de vive voix ? J’en ai tant à te dire !!

J’espère recevoir de tes bonnes nouvelles demain et j’espère que ta santé est toujours bonne. En attendant, reçois mon bien aimé tous mes baisers les plus doux de ta fiancée qui t’aime pour la vie,

Germaine

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