Clichy, 3 Novembre 1914
– 6 heures du soir –
Ma chère Germaine,
A mon grand regret, il m’a été complètement impossible d’aller vous voir cette semaine. Comme vous avez dû le savoir, je n’ai eu que deux jours de congé ; or, ces deux journées ont été prises pour aller au cimetière. Si j’avais eu, comme je le pensais, plusieurs jours, je me serais fait un plaisir d’aller vous rendre visite ; mais, malheureusement, il en a été autrement & mes plans ont été déroutés.
De plus, je dois vous apprendre qu’à partir d’aujourd’hui j’ai ouvert un cours de 4 à 6 heures. Aussi, sauf le jeudi & le dimanche, je ne serai libre le soir qu’à 6 heures.
il n’y aura donc que ces deux jours-là que nous pourrons nous réunir. Or, bien souvent, je me trouve le jeudi chez Mme Sut. Comme vous savez me trouver là, vous n’avez qu’à y venir : vous serez toujours la bienvenue.
Ensuite, nous pourrons convenir ensemble d’un dimanche pour nous voir. J’ai reçu avant-hier & aujourd’hui des nouvelles de Robert. Il est toujours en bonne santé & est au repos depuis 2 jours. Aussi, je suis bien heureuse, comme vous devez le penser.
Mes parents se joignent à moi pour présenter nos amitiés à M. Bertin.
Jane me prie de bien t’embrasser. Pour toi, ma chère Germaine, mes baisers affectueux.
Ton amie,
Madeleine
Comme cette lettre, le montre, je suis pour l’alliance franco-belge. Après le Vous, il y a le Tu.
Madeleine Blin – 3, rue Gobert – Clichy – (Seine)