Ta pauvre tranchée doit être détrempée

Paris, Le 4 novembre 1914

Mon cher petit Lucien,

Je suis de bien méchante humeur depuis ce matin après le temps. La pluie ne cesse de tomber et je pense à toi qui n’est pas abrité et à ta pauvre tranchée qui doit être bien détrempée. En plus de cela, la poste m’a complètement oublié et j’ai vu le facteur passer les mains vides de nouvelles de toi. Il faut dire aussi que je suis bien exigeante, il n’y a que huit jours que je suis sans nouvelles, et ce n’est vraiment pas beaucoup par les temps qui courent.

Enfin en espérant que ta santé est toujours bonne et recevoir bientôt une lettre de toi, je t’envoie mon petit chéri mes meilleurs baisers,

Celle qui t’aime tendrement,

Germaine

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