Le 7 Juillet 1918

Mon petit Loul Aimé,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 5. Je pense être fixée tantôt sur la décision de tes parents. Si Madame Sevette ne m’en parle pas, Suzanne me dira certainement quelque chose. Aussi, je ne vis pas et j’ai grand hâte d’être à cet après-midi. Si tu voyais mon Loul dans l’état d’énervement où je suis, c’est effrayant. J’ai oublié d’être patiente. En plus de ça, je suis encore très fatiguée aujourd’hui et se sont les nerfs qui me soutiennent. Vivement que je sache à quoi m’en tenir.

De toutes façons, je ne crois pas que tes parents voudront que ce soit tout de suite. Ils nous diront d’attendre ta permission. Ils ont l’intention de partir au mois d’Août et je crois que c’est un peu juste pour que ça se fasse avant. Dis-moi mon Loul quand tu penses avoir ta permission de 10 jours. S’ils désirent que nous nous mariions à leur retour de vacances. C’est à dire au commencement de Septembre. Est-ce que ta permission sera proche à ce moment-là ?

Enfin, nous en reparlerons. Le principal pour le moment est de savoir s’ils acceptent.

Voici midi, je vais me dépêcher afin d’aller prendre Loulou de bonne heure. Elle saura certainement par Suzanne quelque chose.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon Loul chéri les meilleures tendresses et les plus doux baisers de ta petite gosse qui t’aime follement,

Mino