C’est une veine

Le 6 Février 1918

Mon petit Loul Aimé,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 3, aussi j’adresse toutes mes félicitations à la poste pour ce léger progrès. Je n’aurais dû la recevoir que ce matin.

Je me suis laissée tenter hier. J’ai acheté les fameuses bottes. Je ne les regrette pas, car elles sont vraiment chics. J’ai été les essayer dans la loge de Marie-Louise. Elles me vont comme un gant. C’est une veine.

Marie-Louise va mieux. Elle a été voir le médecin qui lui a trouvé une grande anémie, mais rien de grave.

Mes félicitations au champion de foot-ball ! Et un aimable bonjour de ma part.

Je viens d’écrire à Madame Fleuriel, aussi je ne suis pas très en avance pour aller travailler.

En espérant que tu es en bonne santé, je te quitte mon petiot Aimé en t’envoyant de bien doux baisers de ton gros bébé

Mino

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