Les petits inconvénients de l’hiver

Le 14 février 1917

Mon petit chéri,

Contrairement à ce que je pensais hier, je n’ai pas eu de tes nouvelles. Aujourd’hui non plus. J’espère malgré tout que tu es toujours en bonne santé et toujours à Bar.

Comme je te l’ai dit hier, Suzanne et Loulou sont venues me voir. Cela m’a distrait un peu. J’en avais besoin ! Il y avait bien longtemps que je ne les avais vu. Aussi, elles avaient un tas de choses à me raconter qui m’ont amusée.

A part ça, rien d’extraordinaire. Toujours pas de gaz et très peu de charbon. Il fait pas très chaud chez nous. J’ai les mains à la glace. Pense, il n’y a du feu que dans la cuisine, c’est bien peu. J’ai attrapé des engelures pépères au pieds. J’ai voulu te faire concurrence. Je ne peux plus mettre de bottines et mes petits souliers me font mal aussi. Dans la rue, on croirait que je marche sur des oeufs. C’est surtout la nuit que ça me fait souffrir, aussi je dors très mal. Enfin, ce sont de petits inconvénients de l’hiver.

En espérant avoir de tes nouvelles bientôt, je t’envoie mon chéri les plus tendres baisers de ta petite

Mino14-02-17

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