Médailles protectrices

Le 5 Aout 1916

Mon chéri,

J’espère que tu as reçu de mes nouvelles et que tu es maintenant tranquillisé sur ma santé.

Hier, je suis certaine que j’ai mis ma lettre trop tard à la Poste, aussi je vais encore te causer des ennuis. Tu m’excuseras mais j’avais ma pauvre Marie-Louise tellement triste et tellement peinée, que je ne pouvais la laisser sans consolations.

Elle est repartie ce matin, mais sans moi. Comme je le pensais, ses démarches auprès de mon père n’ont pas réussies. Il n’aurait pas demandé mieux surtout avec elle, mais il ne veut pas rester seul. Moi, je n’aurai pas demandé mieux, ça m’aurait distrait pendant quelques jours puisque je ne peux pas te voir en ce moment, je serais partie très tranquille. Enfin, il est dit que je dois rester à Paris, j’y reste, mais hélas pas de mon plein gré.

Hier, en faisant les courses, Marie-Louise m’a emmené choisir des médailles protectrices pour soldats. J’en ai trouvé une assez gentille te concernant, tu la trouvera donc dans cette lettre. Tu pourras la mettre à ton bracelet d’identité.

J’espère que tu es toujours en bonne santé. Moi, cela va mieux malgré que Marie-Louise me trouve sale tête.

En attendant de tes nouvelles, je t’envoie mon Loulou chéri mille doux baisers de ta petite

Germaine

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