C’est mieux que rien !

Paris, Le 15 Avril 1916

Mon petit chéri,

J’ai reçu hier au soir ta gentille lettre du 13. Tu me dis que tu serais désolé si je ne venais pas te voir à Pâques. Console-toi mon petit chéri, hier au soir, j’ai eu une grande conversation avec mon père à ce sujet, et sans avoir rien arrêté, nous avons jusqu’à présent l’intention d’entreprendre ce voyage. Tant qu’à me laisser seule, il n’y faut pas compter. C’est bien malheureux, car c’est ce qui me plaisait le plus. Enfin, il ne faut pas que je fasse la difficile, c’est mieux que rien !

En tout cas, je te fixerai au commencement de la semaine prochaine ce que nous ferons.

calendrier16- le matin

Tu me dis que tu viendras en permission pour les premiers jours de Pâques. Ce sera donc un jour de semaine ? Je voudrais bien, car au moins, je pourrais mettre mon grand taquin de Loulou à l’épreuve. Ce qui ne te déplairait pas je crois ?

En attendant ce plaisir, je termine mon petit mot en t’envoyant mon Loulou chéri mes plus tendres baisers,

Celle qui t’adore,

Germaine

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