Paris, Le 24 Mars 1916

Mon petit Loulou chéri,

Je viens de recevoir ta gentille lettre du 22. J’espérais avoir une réponse à ce que je t’avais demandé, mais je vois que tu n’as pu le faire. C’est de ma faute, car je me suis mal expliquée. enfin, cela n’a pas d’importance, puisque ton père doit aller te voir, vous vous expliquerez mieux ensemble.

En deux mots, je te demandais le nom de la personne qui pouvait te recommander et que ton père connaissait. As-tu compris cette fois-ci ?

Je voudrais être encore à Vendredi dernier, car c’est demain que je partirais si c’était encore ce jour-là. Malgré tout, je préfère vieillir que rajeunir.

Je suis en train de penser que c’est bientôt Pâques. N’importe où tu seras, tu auras une permission à l’occasion de cette fête. Malgré tout, c’est bien long 1 mois. Ne trouves-tu pas ? J’espère te revoir avant.

Es-tu déjà monté comme passager ? Tu me diras tes impressions.

J’espère que tu ne t’ennuies pas de trop à Longvic ? Tant qu’à moi, depuis que je te sais là, je ne pense qu’à trouver un nouveau moyen pour aller te revoir. Voilà à quoi je passe mon temps.

En attendant le plaisir de lire une gentille lettre, je t’envoie mon petit chéri, tous mes plus tendres baisers.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine