Cayeux est très triste

Paris, le 26 Août 1915

Mon petit chéri,

Voici deux jours que je n’ai pas eu le plaisir de te lire. Il est vrai qu’en échange j’ai tes mignonnes photos à admirer. Aussi  je ne m’en prive pas.

J’ai reçu ces jours-ci une lettre de Madeleine me disant que Cayeux était très triste et qu’il y avait beaucoup de réfugiés. Elle avait mis de la réflexion à m’écrire. Il parait que les lettres mettent trois jours pour venir à Paris et autant pour aller à Cayeux. Et que c’est à cause de cela qu’elle ne m’a pas répondu plus tôt. Robert Sut n’a toujours pas de permission. Elle qui ne voulait pas en entendre parler, serait à présent très contente de le voir.

Nous devons voir Marcel Dimanche mais il n’est pas sûr encore d’être libre.

Je termine ce petit mot en espérant qu’il te trouvera en bonne santé. Reçois mon petit chéri mes plus doux baisers.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine

 

Creative Commons License