Deux fois par semaine

Le 23 Novembre 1917

Mon petit Loul Aimé,

J’espère que tu as passé une bonne nuit dans ton dodo à toi et que tu n’étais pas en retard pour ton train. Ce matin en me réveillant, je me suis traitée de flemmarde en pensant à toi qui était levé depuis longtemps, tandis que moi je faisais la paresseuse. Il est vrai que c’est tous les jours ainsi, puisque tu te lèves à 6h¼ et moi à 7h½.

As-tu réussi à voir le destinataire de ta lettre ? Moi, je suis très bien rentrée. A 7h moins ¼ j’étais à la maison avant mon père. J’ai reçu à mon retour ta mignonne lettre du 20. C’est dans cette lettre que tu me parles de ton appareil et que tu m’apprends qu’il te plait beaucoup.

Tu me disais que tu allais rester un jour sans nouvelles. Moi aussi ! Demain je n’aurai rien. Mais en échange, j’aurai peut-être le plaisir de te voir Dimanche. Cela me plairait assez, si tu pouvais venir deux fois par semaine. Comme cela, il me semble que j’aurais un peu plus de patience pour attendre la fin de la guerre. Quand [sic] dis-tu mon Loul ? Cela ne te déplairait pas non plus, j’en suis certaine !

Tantôt, je vais aller aux Galeries faire tes petites commissions. Je me suis rappelée. Tu avais dit que tu voulais acheter une boite de cigarettes. Tu as dû certainement oublier. Je serais bien en peine de me charger de cette commission, car je ne sais pas du tout lesquelles tu préfères.

Pub-RizlaSur ce, je te quitte mon petit Loul pour aller chez le médecin avec la couturière.

En espérant que tu es toujours en bonne santé. Je t’envoie mon petit Poupon Aimé les plus douces cerises de ta gosse qui t’aime à la folie,

Mino

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