J’écris de trop et trop souvent

Le 1er Septembre

Petit Loul Aimé,

J’ai reçu hier au soir ta mignonne lettre du 29. Pauvre chéri ! Tu n’as pas l’air bien gai ! Je me doutais que tu n’aurais pas de courrier, c’est pour cela qu’hier, je t’ai demandé s’il ne fallait pas adresser mes lettres autre part. A l’hôtel où tu es par exemple, ça irait beaucoup plus vite, surtout que je les timbrerais.

Figure-toi qu’ici je me fais emballer gentiment pas madame Fleuriel. Soit disant que je ne sors pas assez et que j’écris de trop et trop souvent. Je te crois, hier, j’ai écrit tout l’après-midi et tantôt pareillement. Il faut bien que je donne de mes nouvelles tout de même !

J’ai reçu ce matin une lettre de Marie-Louise, elle est de retour à Paris et me dit de revenir bientôt. Elle attend Espierre. Je n’ai pas eu le temps de lui répondre.

J’ai reçu une lettre de mon père, il me dit de rester jusqu’à tant que ça me plaira. Alors, c’est à toi de fixer la date de mon départ.

Tu m’excuseras de t’écrire si mal, je suis énervée de voir que l’on m’attend pour sortir. Aussi, je me vois obligée de te quitter. Je t’écrirai plus longuement demain.

En espérant que tu ne t’ennuies pas de trop et que tu te portes bien, je t’envoie mon Loul Aimé une grosse branche de savoureuses cerises.

Celle qui pense bien à toi,

Mino

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