Le facteur m’a oublié

Le 27 Mai 1917

Mon petit chéri,

Ce matin, encore rien. Le facteur m’a oublié. J’espère que demain je serai plus heureuse, sans quoi gare au cafard.

Aujourd’hui, il fait encore plus chaud qu’hier. Aussi, j’ai une flemme, c’est rien à dire ! Je vais chez Marie-Louise tantôt. Elle est comme moi, elle a la flemme de sortir, aussi il faut que j’aille la voir. C’est la petite demi-heure de métro qui m’effraie, sans quoi on est délicieusement bien chez elle. Il fait très frais. Nous allons certainement causer voyage. Nous en faisons plus souvent en imagination qu’en réalité.

En attendant demain avec impatience pour avoir de tes nouvelles, et en espérant que tu es toujours en bonne santé, je te quitte mon Lou chéri pour mettre ma table.

Reçois de celle qui t’adore mille doux baisers,

Mino

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