Le 19 Juillet 1916

Mon adoré,

Je reçois à l’instant ta gentille lettre du 18. Elle m’a été donnée par le facteur lui-même. Ce qui est assez rare. Je suis remontée bien vite et me voilà qui te répond.

Je n’ai pas trouvé la réponse que j’attendais, mais celle que tu m’a donné me suffit. Je la connaissais bien d’ailleurs. Mais c’est toujours avec bonheur que je l’entend à nouveau.

Aujourd’hui, j’ai un peu moins le cafard qu’hier et un peu plus de courage. Malgré tout, ce n’est pas gai d’être là toute seule. Il fait un temps superbe. Toutes les personnes que je connais sont parties à la campagne et moi je reste. Enfin, il faut que je me résigne.

Nos photos ont donné un bien maigre résultat. Sur 12, cinq seulement sont à peu près bien. Il y a excès de jour. Les seules bien sont les instantanées. Je crois pouvoir t’en envoyer demain.

En espérant que tu es en bonne santé, je termine en t’envoyant mon Loulou chéri mes plus tendres baisers,

Germaine