Paris, Le 21 Juin 1916

Mon petit Loulou chéri,

J’ai reçu hier au soir ton petit mot m’annonçant ton arrivée à bon port en assez bon état. J’espère que ton état excessif de nervosité est un peu passé. Malgré tout, je ne crois pas que l’orage y soit pour quelque chose !

J’ai développé moi-même les photos Lundi soir. Quel travail je me suis donnée ! Et pas pour grands résultats. A onze heures passées, je n’étais pas encore couchée. J’ai seulement réussi à arroser ma chambre et c’est tout. comme de bien entendu, tu n’es pris qu’une fois, et la seule qui reste n’est pas assez éclairée. Je l’ai tiré sur papier ce qui a donné un résultat assez flou.

Loulou m’a dit de lui apporter, qu’elle tâcherait de l’arranger. Je voudrais bien t’en envoyer une comme ça tu te serais moquée de moi pour rien.

En attendant le plaisir de te lire, je t’envoie mon chéri mes plus doux baisers.

Ta petite fiancée qui t’adore,

Germaine