Marie-Louise Griselin, veuve Petitjean

Marie-Louise Griselin est la grand-mère maternelle de Lucien. Née en 1848 dans la Meuse, elle épouse George Petitjean en 1877.

Ensemble, ils ont eu 4 enfants : Berthe (1870), Léon (1873-1899), Louis (1877) et Lucie (1878).

Georges est décédé en 1910. Elle vit Cité Nys avec la famille Sevette.

Marie-Louise Griselin

 

Le 9 juin 1918, à 23h, elle meurt de la grippe espagnole.


01/12/1916 : Hier ta grand-mère m’a apporté un joli fichu blanc pour ne pas attraper froid. Eh bien, ces attentions-là pour moi, c’est beaucoup, j’y suis si peu habituée.

11/08/1917 : Cette nuit, tes parents ont eu une émotion. Figure toi qu’ils croyaient que j’étais tombée en bas de mon lit !!! J’ai bien entendu Madame Sevette venir me voir sur la pointe des pieds, mais je ne savais pas pourquoi ! C’est un grand tableau dans la chambre de ta grand’mère qui est tombé. Le plus drôle, c’est que cette pauvre femme croyait que c’était une bombe qui venait de tomber, aussi de peur qu’elle soit asphyxiée, elle a vite fermé sa fenêtre. N’entendant rien, elle a rouvert et regardé s’il y avait des aéros dans l’air. Mais en ouvrant sa fenêtre et ses persiennes, elle a constaté le dégât !!! Aussi, tu pense si nous avons ri !!!

02/01/1918 : Hier, comme je te l’ai dit, j’ai été chez toi souhaiter la bonne année. Il y avait beaucoup de monde. Tes parents  m’ont encore gâté. Pour mes étrennes, ils m’ont donné 50f (…) Ta grand-mère m’a donné des petits mouchoirs ravissants. Ça fait que j’ai été tout plein gâtée. 

25/05/1918 : Hier, je vais chez Loulou et je vois Suzanne. Pas Madame Sevette qu’était restée auprès de ta grand’mère qui est malade. Le dernier raid l’a beaucoup retournée et elle a, à présent, une forte fièvre. 

27/05/1918 : J’ai bien peur que le kanon ait encore effrayé ta grand’mère ! Cela serait bien ennuyeux, car il faudrait au contraire qu’elle soit très calme. Hier Suzanne nous a dit qu’elle allait un peu mieux mais qu’elle craignait fort un raid de gothas. Heureusement, le ciel s’est couvert sur le soir et nous n’avons pas eu d’alerte. Mais ce matin, c’est le kanon. Espérons que cela ne l’aura pas trop retournée.

28/05/1918 : Il y a eu plusieurs carreaux de cassés à la toiture et c’est cela qui a surtout effrayé ta grand’mère. Maintenant, elle va beaucoup mieux. Je l’ai vu hier. Elle paraît très fatiguée, mais c’est de la faiblesse. Elle est restée plusieurs jours sans manger et rester au lit par dessus le marché, cela ne donne pas des forces. Hier, elle a recommencé à manger un petit peu, cela n’est plus que l’affaire de quelques jours et bientôt elle pourra se lever. Elle m’a bien recommandé de t’embrasser lorsque je t’écrirai.

10/06/1918 : Après quelques jours de mieux, ta pauvre grand’mère est retombée encore plus mal, et hier soir, elle s’est éteinte vers 11 heures. J’avais été hier tantôt la voir et je l’avais trouvé bien changée. Elle ne nous reconnaissait déjà plus. A la voir ainsi, je m’attendais au triste évènement d’un moment à l’autre et lorsque j’ai appris tout à l’heure au téléphone, je n’ai été qu’à moitié surprise. Quel malheur ! Cela me fait beaucoup de peine car je m’étais déjà bien attachée à elle. Et puis partir si vite, cela est bien triste. Mon pauvre petit Loul, tu n’auras pas été là, ainsi que Pierre, pour ses derniers moments. Et c’est surtout ça qui nous peine tous.