En quête d’un gîte

Le 30 Juin 1919

Mon tout petiot Aimé,

J’ai reçu tout à l’heure ta mignonne lettre du 27. Tu me dis petit chéri qu’on t’a répondu à l’Escadre qu’aussitôt le traité signé on vous renverrait à l’arrière. J’ai peur que ce soit un vaste canard, vu que la paix est signée depuis Samedi et que tu n’es pas encore là. Enfin, ne désespérons pas ! Peut-être viendras-tu bientôt !

Ton papier est épatant à côté du mien qui se refuse totalement à se laisser écrire. Je n’en ai jamais vu de pareil !

Aujourd’hui, je vais me mettre sérieusement en campagne pour trouver un appartement. Hier matin, j’ai déjà cherché. Ce matin aussi. J’ai trouvé quelque chose de bien rue d’Angoulême, mais voilà, c’est que c’est bien loin de la rue Damrémont. Et ça m’ennuie pour toi qui aurait pas mal de métro à te payer. Je vais voir tantôt à Mont martre. c’est aujourd’hui le jour de congé. J’aurai peut-être des chances de trouver quelque chose.

Hier, j’ai été à l’audition avec Suzanne d’un professeur de piano d’une amie de Loulou. Ce n’était pas mal du tout.

Sur ce, petit Loul, je te quitte pour aller en quête d’un gîte.

En espérant que tu es en bonne santé, je t’envoie mon petit Coco chéri mes plus câlins baisers et mes plus douces caresses.

Ta petite gosse qui t’adore,

Mino

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