Le 10 Juin 1919
Mon petit Loul Aimé,
Quelle chaleur il fait ! C’est à ne plus savoir où se mettre. Je suis venue ce matin en auto avenue Ledru-Rollin, aussi j’étais fort contente que ce soit le jour de la blanchisseuse (j’ai fait la commission, cette fois-ci, cela ne sera pas de ma faute si mon Loul a des cols empesés) car je ne me suis pas appuyée la petite balade à pieds.
Les trams et les métros sont toujours en grève. C’est dégoutant, cela fait près de 8 jours que ça dure !
Hier, nous avons été au cimetière, nous avions rendez-vous avec ton oncle Louis à 11h, nous sommes arrivés à 11h¼, ils commençaient à s’impatienter. Ils sont venus déjeuner avec nous. Ta tante m’a commandé 3 paires de petits ciseaux pour sa soeur ! Plus la mienne, cela fait quatre.
Maman a reçu hier une lettre de tantante. Ils sont en panne à Arcy. Le différentiel de leur voiture est cassé. Aussi, ils sont obligés d’attendre une pièce, qu’Unic doit leur envoyer. comme les métallurgistes font grève, ils ne sont pas prêts de rentrer !
J’espère petit Loul que tu ne souffres pas trop de la chaleur et que tu vas toujours faire une petite pleine-eau de temps en temps.
En attendant de tes chères nouvelles avec impatience, je t’envoie mon Coco Aimé une foule de bien doux baisers de ton bébé qui t’adore,
Mino