Un mot si bref

Le 28 Septembre 1918

Mon tout petiot Aimé,

J’ai reçu ce matin une lettre pour toi, je l’ai ouverte croyant qu’elle venait de ton camarade du M.F.A. Je m’imaginais qu’il avait réussi dans sa démarche et qu’il t’annonçait une bonne nouvelle. J’ai été volée et déçue. Ce n’était pas de lui du tout, mais du beau-frère à Wehlen. Tu m’excuseras de cette indiscrétion et j’espère que tu ne m’en voudras pas. Je sais d’ailleurs que tu en es tout à fait incapable. N’est-ce pas mon petit chéri Aimé ?

Je me dépêche à t’écrire, il est 11h05 et je dois aller faire le déjeuner à la maison. Tu vois d’ici comme je suis en avance. Je me suis levée tard afin de me reposer un peu. Ça va assez bien et je n’ai presque pas bobo. Il y a bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé.

Je pense avoir de tes nouvelles ce soir avec beaucoup de détails sur ton installation là-bas.

Excuse ce mot si bref et reçois de ta gosse qui te chérit de toutes ses forces des millions de bien doux baisers et de gentilles caresses,

Mino

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