Mariage de Charlotte

Le 16 Juillet 1918

Mon petit Loul chéri,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 13. Je suis navrée de savoir que tu as été chercher ton coucou ailleurs qu’au Bourget. J’espérai bien te voir à cette occasion.

Je rentre à l’instant de la messe de mariage de Charlotte Bussière. Ça s’est très bien passé. Elle allait tout à fait mieux. On ne craignait qu’une chose pour elle, c’est que Maurice ne puisse venir, l’offensive ayant justement repris hier. Heureusement pour elle, il était arrivé avant-hier soir. Cette cérémonie m’a donné un peu le cafard. Comme je les ai enviés pendant toute la messe. Les veinards ! Enfin, espérons que ça sera bientôt notre tour.

Suzanne m’a dit tout à l’heure que Monsieur Sevette avait à me causer avant son départ. Aussi, il faut que je vienne de très bonne heure lui parler. Je suis très contente. Certainement il va m’entretenir de notre mariage. Aussi, petit Loul, tu m’excuseras de te quitter si vite. Mais il faut que je me sauve si je ne veux pas être en retard. Je viens de rentrer, il était 13h¼. J’ai mangé sur le pouce et je suis venue vite te mettre un mot, tu vois, je n’ai pas perdu de temps.

Je suis assez inquiète de cette reprise d’offensive. Tu te trouves justement par là. Enfin, j’espère que tu n’as pas trop donné et que tu es toujours en parfaite santé.

En l’honneur de la reprise de l’offensive, Bertha s’est réveillée hier tantôt et nous a joué un petit air. Quelques coups, très espacés. Toujours pas dans notre quartier. Ni le tien du reste.

Reçois mon Loul Aimé les plus tendres baisers de ta petite gosse qui t’aime à la folie,

Mino

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