Migraine folle

Le 29 Juin 1918

Petit Loul chéri,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 27. Et je suis contente de voir que tu t’habitues bien à ton nouvel appareil. Puisque tu n’a pas de coucou, on devrait t’envoyer en chercher un. J’ai trouvé ça toute seule !

Dans le bombardement, dis moi, mon Loul, est-ce qu’il y a des petites missions ? Et est-ce que quelquefois vous venez vous-même chercher vos coucous ? J’espère que oui.

J’ai remis hier ta lettre à Madame Sevette. Elle m’a dit que Monsieur Sevette allait faire tout son possible pour que ça réussisse avec le lieutenant belge. Tu ne recevras certainement pas de lettre d’elle te disant m’avoir proposé de rester chez toi. C’est à tort que Loulou m’a dit que l’on t’avait écrit. Elle s’est trompée. Aussi, tu n’auras pas à leur répondre.

Cette nuit, nous avons eu une nouvelle alerte. Et comme de bien entendu, je suis redescendue à la cave. Ça a duré 1h½. Aussi, j’ai encore très mal dormi. Et ce matin, j’ai une migraine folle. Ce soir, je vais tâcher de me coucher à 8h. Ça sera toujours ça de pris, car ils vont certainement revenir.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je termine mon petit Loul chéri en t’embrassant très tendrement.

Ta petite gosse qui t’adore,

Mino

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