Le 19 Mai 1918

Mon peti Coco chéri,

J’espérais avoir un petit mot de toi ce matin, eh bien je n’ai rien eu. Rien d’étonnant à ça. C’est aujourd’hui Dimanche, et ce jour-là, je n’ai jamais rien. Il fait un temps superbe. Comme il doit faire bon à la campagne !

Nous avons Monsieur Louvel  à déjeuner. Nous sortirons peut-être faire un tour dans le quartier !

Comme j’irais bien faire un petit tour du côté de Beauvais ! Ça me dirait beaucoup plus.

Tu m’excuseras petit Loul de t’écrire si peu, mais il n’est pas loin de midi et je voudrais porter mon mot avant déjeuner.

En espérant que tu es bien rentré l’autre jour et que tu es en bonne santé, je termine mon Loul à moi en t’envoyant de bien doux baisers de ta gosse qui te chérit de tout son coeur,

Mino