Phlébite et varices

Le 8 Novembre 1917

Mon Loul chéri,

J’ai reçu hier soir ta charmante lettre du 5 où je vois à mon grand désespoir que tu t’ennuies toujours beaucoup. Aujourd’hui, il fait beau, aussi, j’espère que ça va mieux marcher.

J’ai vu Madame Schwab hier. Cette pauvre dame n’a pas de chance, voilà qu’elle a un commencement de phlébite maintenant. Aussi, on ne peut l’opérer. Il faut attendre que cela se guérisse. On ne lui a pas dit. Comme elle souffre des varices, on lui a fait entendre que c’est de là que venait son mal. Elle n’a fait que de pleurer toute l’après-midi. Elle se désole. Cela m’a fait beaucoup de peine de la voir ainsi. Je retournerai la voir demain.

Tantôt, je suis invitée par Madame et M. Delcroix à aller en matinée avec eux. Je ne sais où, je n’ai pas osé refuser. Cela avait l’air de leur faire si plaisir. Malgré tout, je ne m’amuserai pas, puisque je sais que tu t’ennuies tant en ce moment.

J’espère que tu es toujours en bonne santé et que cela marche mieux à ton gré à présent.

Reçois mon Loul chéri les plus tendres baisers de ta gosse qui pense sans cesse à toi,

Mino

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