Ça serait du gentil !

Le 24 Novembre 1916

Mon petit chéri,

J’ai reçu ce matin ta gentille lettre du 23. J’accepte avec joie d’être observatrice, mais je ne pense pas que le capitaine de ton escadrille marche dans la combinaison. Ça serait du gentil !!!

J’espère bien te voir avant ton départ sur le front sans quoi je serais bien désolée ! Pourquoi n’essayerais-tu pas de demander une permission de huit jours ? En somme, tu y as droit. Tu n’as pas eu de permission de huit jours depuis le mois de Janvier, et tout militaire de l’intérieur a droit à cette permission avant le mois de Février.

Ce n’est pas juste, tes camarades, avant la suppression des permissions dans les écoles, avaient huit jours avant de regagner le front ; et maintenant plus rien. Voilà bien l’égalité ! Je t’assure que si tu n’as pas cette permission et bien je l’aurais sur le coeur.

Je vais tantôt chez Loulou. Ça va être très amusant car il y aura le frère de Georgette. Je vois déjà la tête de Loulou.

En espérant que mon mot te trouvera en bonne santé, je t’envoie mon Loulou aimé une foule de baisers de celle qui t’adore,

Germaine

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