La sortie n’a rien de gaie

Paris, Le 31 Octobre 1916

Mon petit Lou adoré,

J’ai reçu ce matin tes deux lettres du 29 et du 30 et je viens bien vite te rassurer sur mon sort. Je vais bien mieux maintenant, ma vilaine grippe est passée et pour te tranquilliser complètement, je vais te dire que je vais sortir tout de suite pour la première fois. Donc tu vois que je vais bien mieux puisque mon père me l’a permis.

Il fait justement un temps superbe. Un beau soleil qui a réchauffé un peu la température. La sortie que je vais faire n’a rien de gaie, puisque je vais au cimetière, mais je m’en serai voulu de ne pouvoir sortir pour y aller. De plus, ce n’est pas très fatiguant pour moi, puisque je suis tout le temps en tramway.

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Je vais te quitter car il ne faut pas que je me mette en retard. C’est si loin et les journées sont si courtes !

En espérant que cette lettre te tranquillisera complètement et en te demandant pardon pour tout le souci que je t’ai fait faire, je te quitte mon mignon chéri en t’embrassant bien tendrement.

Celle qui t’adore,

Germaine

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