Moins de monde à rôtir

Paris, Le 13 Aout 1916

Mon petit chéri,

Je n’ai pas eu de tes nouvelles aujourd’hui, mais je ne m’en étonne pas, c’est Dimanche et en même temps fête, aussi il y a peu de courrier. J’en aurai sans doute demain.

Comme j’aurai voulu être près de toi pendant ces trois jours ! Ici, c’est bien triste, presque plus personne à Paris. Il me semble que nous avons encore plus chaud, le soleil ayant moins de monde à rôtir, cuit un peu plus fort ceux qui restent.

Enfin, encore une longue semaine et j’espère te voir à la fin de l’autre.

J’ai reçu ces jours derniers un petit mot de ton frère, il n’a pas l’air de s’ennuyer et de se faire de bile. Il a bien raison. Il doit avoir quatre jours pour la fin d’Août. ça serait de la chance si vous les aviez en même temps.

Je n’ai pas eu à subir de nouvelles farces de ton camarade Travet, il doit être reparti avec sa famille car tout est fermé chez lui.

J’espère que tu es en bonne santé et que tu n’as pas trop à souffrir de la chaleur au Crotoy.

En attendant de tes bonnes nouvelles, je t’envoie mon chéri une coupe de délicieuses cerises de ta fiancée,

Germaine

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