Coupe-ongle

Paris, Le 18 Juillet 1916

Mon petit chéri,

Je viens de recevoir à l’instant ta gentille lettre du 17. Je suis heureuse d’apprendre que maintenant tu es complètement reposé. Moi de mon côté, je commence à avoir un peu plus de courage qu’hier. J’ai aussi un peu moins le cafard, mais ce n’est pas encore ça.

Hier, j’ai vu tes parents qui m’ont assailli de questions à ton sujet. Madame Pionnier m’a demandé si tu avais reçu son envoi. Je lui ai dit que oui et je l’ai remercié pour toi.

Tes parents m’ont demandé si j’avais assisté à un banquet que tu devais offrir Samedi soir. Je ne vois pas du tout ce qu’ils ont voulu me dire ? Toujours est-il que j’ai pu répondre que je n’y avais pas assisté.

Ta montre est dans les mains de Madame Pionnier qui se charge de la faire visiter par son mari.

Ton camarade Blache n’a pas été long à se décider de partir. Tu vas certainement t’ennuyer à présent, si tu n’as pas d’endroit où passer tes soirées. Il est vrai que Rivière et Hebert vont peut-être garder cette maison ?

Cet après-midi, j’ai été promener Paulette et je t’ai trouvé un coupe-ongles, je t’en parle dans cette lettre afin que tu puisses réclamer le petit paquet.

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon petit chéri tous les plus doux baisers de ta fiancée qui t’aime follement,

Germaine

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