Début du retour des pilotes

Le 25 Juin 1919

Mon petit chéri,

J’ai reçu hier soir ta mignonne lettre du 21. Tu penses ma joie en apprenant que le départ des pilotes avait commencé. Mon Loul ne va donc pas tardé à venir ! J’étais tellement contente hier soir que je croyais que tu allais arriver le soir même, et je t’ai presque attendu jusqu’à 10 heures. Crois-tu que je suis sotte, dis petit Loul ! Je suis heureuse aussi de savoir que ton voyage St-Dizier – Neusdat se soit bien passé. En effet, tu devais être vanné ! Aussi, tu as bien fait de rattraper les heures de sommeil perdues !

Comme vous, nous avons à présent de la pluie, ce qui ne fait pas de mal après une période torride.

Hier soir, nous avons dû reconduire Pierre et nous avons été surpris de constater que la température s’était joliment refroidie. Pour ma part, bien qu’ayant mon manteau, une petite vareuse en dessous et ma fourrure, j’étais littéralement gelée.

Je viens de te quitter pour descendre déjeuner.

Tantôt, je vais encore chez le dentiste, je crois que c’est l’avant dernière fois. L’autre jour, il m’a rebrulé une gencive et je t’assure que cela ne m’a pas fait du bien. Je ne sais si c’est pour m’encourager, mais il m’a fait des compliment sur mon endurance. Pour une douillette, cela m’a fait rire !

Sur ce, petit chéri, je vais te quitter, car lorsque j’arrive après deux heures, je fais le poireau assez longtemps dans le salon.

En espérant avoir le plaisir de te voir bientôt et que tu es toujours en bonne santé, je t’envoie mon mignon Loul Aimé une foule de bien douces caresses et de bien tendres baisers de ta petite gosse qui t’adore,

Mino

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