Une demi-heure pour du café

Le 15 Février 1919

Petit Loul Aimé,

Je n’ai pas encore de tes nouvelles, aussi je trouve le temps bien long. Enfin, j’espère être plus favorisée ce soir et trouver une mignonne lettre à mon retour.

Monsieur Louvel est venu déjeuner avec nous à midi. Il part Mardi pour Varennes reprendre son travail. Il est comme tu penses très heureux d’avoir quitté la vie militaire. Il m’a prié de te dire bien des choses.

Je viens d’aller faire la queue chez Potin pour le café, il n’en restait plus une miette à la maison, aussi je me suis décidée à aller faire le poireau. Je ne l’ai fait qu’une demi-heure, ce n’est pas de trop pour avoir commencé la queue dans le faubourg.

Potin

Aujourd’hui, j’attends mon petit quatre heures avec impatience et pour cause…!!! Je n’ai pas à me plaindre, ça va assez bien.

Je ne sais rien de nouveau au sujet de l’usine de Courbevoie. Je pense que lorsque tu viendras, il y aura quelque chose de décidé.

J’espère que tu vas tout à fait bien et que ton rhume est tout à fait guéri ? Que fais-tu en ce moment ? Tu t’ennuies certainement beaucoup mon pauvre petit Coco ! Je pense qu’au reçu de cette lettre, tu t’apprêteras à revenir bien vite près de moi. Je t’attends pour aller voir l’Homme à la cagoule de cette semaine. Rassure-toi, il ne me poursuit plus la nuit…!!!

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En espérant recevoir de tes nouvelles bientôt et que tu es en bonne santé, je te quitte mon mignon Loul Aimé en t’embrassant le plus tendrement que je t’aime.

Ta petite gosse qui t’adore,

Mino

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