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Le 27 Novembre 1918

Mon tout petiot Aimé,

A ma grande joie, j’ai enfin reçu de tes nouvelles ce matin. Je commençais à trouver le temps bien long ! Pauvre petit Loul ! Quel voyage fatiguant tu as fait ! Je comprends qu’après tant d’heures passées dans le chemin de fer, tu aies passé une bonne nuit. Tu devais en avoir plutôt besoin après la mauvaise passée avec moi. Pauvre chéri, ces deux jours n’ont vraiment pas été amusants pour toi. Comme j’ai hâte de guérir. J’ai tellement peur d’être encore comme ça à ta prochaine permission !

Je regrette beaucoup de ne pas avoir trouvé mon médecin hier. Il m’aurait dit ce qu’il en pensait, tandis que là, je me fais du mauvais sang et je ne sais que faire. J’ai essayé le Cadum hier soir, cela n’a rien donné du tout, au contraire, je me gratte plutôt plus. Je me suis réveillée plusieurs fois cette nuit tant ça me démangeait. Ce matin, après ma toilette, je me suis mise le restant de ta pommade. Elle n’est certainement pas si forte que l’autre, car je ne la sens presque pas.

Ce qui m’agace le plus, c’est que je fais tout ce que je peux pour me guérir et que je n’obtiens aucun résultat. J’ai bien envie de retourner me faire donner une seconde séance. Je désire tant être guérie lorsque tu viendras ! Moi qui suis si heureuse de te voir, je suis à souhaiter que tu ne viennes pas au premier tour de permission, cela me permettrait d’avoir plus de temps à me guérir. Pauvre petit chéri qui attend une lettre avec impatience pour être tout à fait rassuré, ce n’est pas réussi.

Enfin, espérons que bientôt je pourrai t’annoncer que je vais tout à fait mieux.

Maman ne va pas plus mal. Les bains lui font beaucoup de bien, mais la fatiguent beaucoup. Elle a très bon appétit en ce moment, c’est déjà ça.

Je te quitte petit Loul pour aller me mettre à table. Nounou m’appelle.

En espérant que tu es toi en bonne santé, je te quitte mon petit Coco joli en t’envoyant une foule de caresses de ta petite gosse qui t’aime follement,

Mino

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