Paquets de chocolat

Le 29 Novembre  1918

Mon tout petiot Aimé,

J’ai reçu ce matin ta mignonne lettre du 25. Je vois que mon petit Loul mène une petite vie très rangée : 13 heures de sommeil par jour ! Ce n’est pas mal ! Cela va te faire du bien, après un voyage aussi fatigant !

Je ne sais toujours pas si tu vas venir au premier ou au second tour de permission. Ça fait que Dimanche, je vais t’attendre un peu toute la journée.

Maintenant que je me sais guérie, c’est très drôle, je ne me gratte presque plus. Mieux que ça, je n’y pense presque plus non plus. Ça me semble bon.

Maman va toujours tout doucement. Elle continue toujours ses bains. Elle n’en a plus que 4 à prendre pour terminer son traitement.

Hier, elle t’a préparé un paquet de chocolat comme tu me l’avais demandé et un pour Pierre. Je les ai mis ce matin à la poste. Je pense qu’ils ne seront pas trop  long à vous parvenir. Maman m’a dit de te dire que si tu venais en permission bientôt, que tu donnes tes paquets de chocolat à Pierre, afin qu’ils ne se perdent pas.

Ce matin, j’ai été chez le tailleur. Mauvais chance ! Ce n’était pas encore prêt. Ce ne le sera que Mercredi prochain. La dame m’a dit que ce n’était plus la peine que je me dérange, qu’elle le porterait elle-même. Ce pauvre Pierre n’a pas de chance ! Heureusement qu’il n’attend pas après ! Ce tailleur est bien gentil, mais il manque un peu trop d’exactitude !

Pour changer, il pleut ! Comme mon petit Loul doit s’ennuyer !

En espérant que tu es toujours en bonne santé, je te quitte petit chéri pour aller chez Mme Schwab. Reçois de ta petite gosse qui t’aime de tout son coeur des millions de bien doux baisers,

Mino

 

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