Grand faim de cerises

Le 27 Octobre 1918

Mon petit Loul aimé,

J’attends avec impatience ta lettre m’annonçant le jour de mon départ et le train que je dois prendre. Je pense que ça sera celui de 8h. J’ai acheté le dernier indicateur, je ne vois guère que celui-là de commode. Cela me fait arriver un peu de bonne heure. J’aurai préféré arriver à la nuit, mais il n’y a pas le choix. Enfin, je verrai celui que tu m’indiqueras.

J’ai été à la maison hier et j’ai trouvé la lettre en question. Elle est très bien. Vite la lettre de mon Loul, que je sache le jour où je pars !!! Aujourd’hui comme un fait exprès, c’est Dimanche et il n’y a pas de courrier.

On m’appelle pour déjeuner, aussi petit chéri tu m’excuseras de ce bien court mot.

J’espère que tu es en bonne santé. Moi, je vais tout à fait bien à présent.

En attendant impatiemment ta lettre, je te quitte mon chéri Aimé en t’envoyant une foule de bien douces tendresses de ta gosse qui a grand faim de cerises,

Mino

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