La poste se repose

Le 18 Octobre 1918

Mon Adoré chéri,

Comme toi, je reçois mes lettres tous les deux jours et deux à la fois. Sans doute que la poste a trop d’ouvrage en ce moment, aussi elle se repose de temps en temps. Hier soir, comme je l’espérais et comme je m’y attendais, j’ai eu deux mignonnes de toi, celles du 14 et 15.

La petite histoire de la carabine m’a bien amusée. Pauvre Loul chéri, je crois que tes camarades se sont bien payé ta tête. Sont-ils méchants !

Je t’écris en courant ! Ta maman m’attend pour aller au Printemps choisir un couvre-pied que Nounou nous offre.

Pour te dédommager de ce bien court mot, je joins une corbeille de bien douces cerises de ta petite gosse. Elles sont belles, n’est-ce pas ?

En espérant que tu es en bonne santé, je te quitte mon Coco joli en t’envoyant les plus folles caresses de celle qui t’adore,

Mino

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