Une vareuse très chic

Le 15 Octobre 1918

Mon petit Loul Aimé,

Je suis à la maison où je suis venue déjeuner. Mon père m’a téléphoné hier pour me dire de venir. Il a été très aimable et m’a raconté un tas d’histoires au sujet de son coup de téléphone de l’autre jour, me disant que je t’attende à 3h. Il parait que ce n’est pas ça du tout qu’il avait dit. Enfin, c’était très amusant. Il est toujours très enrhumé.

belle jardinière

Hier, j’ai été chercher tes ailes à La Belle Jardinière. Elles étaient prêtes. Ta vareuse aussi. Je n’en revenais pas. Je leur pardonne leur retard, car elle est très chic. Très bien réussie, je suis sûre qu’elle te plaira beaucoup. Ce tailleur travaille vraiment bien. Je suis contente qu’elle soit bien réussie, car mon Loul aura très chaud avec et sera bien habillé. Si tu n’en a pas besoin de suite, je l’emporterai lorsque j’irai te voir.

Ce matin, je n’ai pas eu de lettre de toi, aussi j’ai hâte de rentrer pour voir s’il y aura quelque chose pour moi.

Tu excuseras petit chéri ce griffonnage, j’ai une plume avec laquelle je ne sais pas écrire et tu excuseras aussi ce bien court mot, je suis très pressée, j’ai un tas de commissions à faire pour mon père.

En attendant de tes nouvelles pour ce soir et en espérant que tu es toujours en bonne santé, je te quitte mon Loul aimé en t’embrassant très très tendrement.

Ta petite gosse qui voudrait bien avoir 15 jours de plus…

Mino

 

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