Petits malheurs et cafard

Le 9 Octobre 1918

Mon tout petiot Aimé,

J’ai reçu hier soir en rentrant ta mignonne lettre du 6. Pauvre chéri, je vois que tu as des petits malheurs. Enfin, ce n’est pas bien grave. Ne te désole pas mon Coco Aimé, notre voyage à la Côte d’Azur sera pour une autre fois, voilà tout. Ta permission n’en sera pas mauvaise pour ça. Lorsque nous sommes ensemble, nous sommes toujours très heureux. Alors que nous soyons à Nice ou ici, c’est toujours pareil. N’est-ce pas mon Coco joli ? Le principal pour moi, c’est que tu sois toujours en bonne santé. Le reste m’importe peu.

Pourquoi n’es-tu pas descendu à Bar avec tes camarades ce jour-là ? Cela t’aurait changé un peu les idées. Tu as dû encore plus t’ennuyer tout seul ! Qu’as-tu fait ? J’espère que dans ta lettre de ce soir le cafard se sera trotté.

Je vais déjeuner tout à l’heure avec Suzanne et Jeanne chez ton oncle Liotard. Tu m’excuseras chéri, mais je suis très en retard et je me vois obligée de te quitter.

En espérant que tu es en bonne santé et moins triste, je te quitte mon Loul Aimé en te serrant bien tendrement dans mes bras et en déposant sur tes lèvres chéries mes plus doux baisers.

Ta petite gosse qui t’aime,

Mino

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