Le 12 Juillet 1918

Mon petit Coco chéri,

Pas encore de mignonne lettre de toi ce matin ! Je commence à trouver le temps long ! Sale déménagement, qui me prive des nouvelles de mon Loul ! C’est un fait exprès. Chaque fois que la correspondance remarche à peu près, vous déménagez !

Enfin, j’espère que mon tout petiot est toujours en bonne santé. Et que bientôt, je recevrai un gros paquet de gentilles missives.

Le temps n’a pas dû vous être favorable. Voici plusieurs jours que nous avons de la pluie. En ce moment, il fait un orage pépère ! Le tonnerre cogne dur et la pluie tombe à seaux. On ne voit presque plus clair. Ça me rappelle un certain orage de l’année dernière que nous avons passé ensemble ici. On ne s’en est guère aperçu, tant nous étions bien, près l’un de l’autre !!! Ce que nous étions veinards ! Comme il y a longtemps que nous n’avons goûté pareil bonheur ! N’est-ce pas mon Loul ?

Le régime des restrictions se fait de plus en plus sentir. Mais j’espère, pour pas longtemps !!! Trop longtemps encore, puisque nous avons encore 2 longs mois à attendre !!! Et 2 mois de 31 jours ! C’est encore plus long. En voilà une drôle d’idée de mettre autant de jours à deux mois qui se suivent. C’est idiot. Surement ça a été fait exprès, pour nous faire bisquer !

Je continue toujours mes petits bonbons au cheval. Ce n’est pas mauvais du tout. Ça me fait toujours du bien. En ce moment, je dors comme six. Aussi je me repose beaucoup. Voilà bien longtemps que je n’ai descendu à la cave. J’en suis enchantée et je demande que ça dure toujours ainsi.

Tantôt, je vais voir mon papa Rintintin.

En attendant impatiemment de tes nouvelles, et en espérant que tu es toujours en bonne santé, je te quitte mon petit Loul adoré en déposant sur tes lèvres chéries mes plus doux baisers,

Mino